À moins de trois semaines du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 au Maroc, le football camerounais replonge dans le chaos. Ce lundi, la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) a annoncé la fin brutale de la collaboration avec le sélectionneur Marc Brys, remplacé immédiatement par David Pagou. Une décision prise par Samuel Eto’o, président reconduit sans opposant pour quatre années supplémentaires, et qui provoque la colère du technicien belge.
« Une décision totalement illégale »
Interrogé par la chaîne belge Sporza, Marc Brys n’a pas mâché ses mots : « Le grand président Samuel Eto’o a vu son mandat prolongé de quatre ans, sans aucun autre candidat », lâche-t-il avec une ironie cinglante. Pour l’entraîneur de 63 ans, son éviction s’inscrit dans une vaste purge orchestrée personnellement par l’ancienne star du Barça et de Chelsea. « Licencier tout le monde me semble très illégal. On ne peut pas faire ça sans raison valable », assène-t-il.
Au-delà de son cas personnel, Brys dénonce le remplacement en masse des cadres du ministère des Sports et de l’encadrement technique des Lions Indomptables à l’approche du tournoi continental.
Un timing « catastrophique » pour les Lions
Ce qui révolte surtout le Belge, c’est le calendrier choisi : « Juste avant un tournoi important, il les remplace par des personnes qui ne sont pas préparées. Cela ne se fait nulle part ailleurs dans le monde », fustige-t-il.
Arrivé en avril 2024 dans des conditions déjà houleuses (sa nomination par le ministère des Sports avait été contestée par la Fecafoot), Marc Brys n’a jamais réussi à nouer une relation apaisée avec Samuel Eto’o. Les tensions, publiques à plusieurs reprises, ont fini par exploser au pire moment possible pour l’équipe nationale.
David Pagou dans la tempête
David Pagou, ancien gardien international et entraîneur adjoint ces dernières années, hérite donc d’une mission quasi impossible : galvaniser en quelques jours une sélection minée par les querelles institutionnelles et préparer les Lions Indomptables à une CAN où le Cameroun, quintuple champion d’Afrique, ambitionne toujours de briller.
Dans ce climat délétère, la question n’est plus seulement sportive : le Cameroun parviendra-t-il à aligner une équipe compétitive et soudée dès le mois de janvier au Maroc ? Rien n’est moins sûr. Une fois de plus, les querelles de pouvoir risquent de prendre le dessus sur le terrain.
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