Le bras de fer était attendu, il a tourné à l’avantage des clubs européens. Ce mardi, Arne Slot, l’entraîneur de Liverpool, a officiellement confirmé que Mohamed Salah ne rejoindra l’Égypte que le 15 décembre prochain, soit seulement six jours avant le coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations (21 décembre 2025 au Maroc). L’attaquant égyptien ne sera pas un cas isolé : la quasi-totalité des internationaux africains évoluant en Europe suivra le même calendrier.
Le règlement FIFA interprété en faveur des clubs
Sur le papier, le règlement est pourtant clair. L’article 1 de l’annexe 1 du Règlement du statut et du transfert des joueurs stipule que :
« Pour une compétition finale, les joueurs doivent être mis à disposition et commencer à rejoindre leur équipe représentative au plus tard le lundi matin de la semaine précédant celle durant laquelle démarre la compétition finale en question. »
La CAN commençant un dimanche 21 décembre, les sélections africaines étaient donc en droit d’exiger leurs joueurs dès le lundi 8 décembre au matin. Un délai qui leur aurait permis d’organiser un vrai stage de préparation et, pour certaines, des matches amicaux.
Mais la FIFA, coincée entre son calendrier surchargé et la première édition de sa Coupe du monde des clubs (15 juin-13 juillet 2025), a choisi de ne pas froisser les puissants clubs européens. Libérer les joueurs dès le 8 décembre aurait signifié leur priver :
- de la 6e et dernière journée de phase de ligue de la Ligue des champions (9-10 décembre)
- d’un week-end entier de championnat (13-14 décembre)
Un manque à gagner sportif et financier jugé inacceptable par les grandes écuries.
Le football africain une nouvelle fois relégué
Le verdict est tombé : les joueurs ne seront libérés qu’après la 16e journée de Premier League et les derniers matches de poules européens. Conséquence directe : la plupart des sélections ne disposeront que de cinq à six jours pour préparer une compétition majeure.
Comme l’écrit L’Équipe ce mercredi :
« Le monde du foot africain vit cet épisode comme un immense manque de respect pour une compétition majeure du calendrier mondial. »
Plusieurs fédérations avaient déjà programmé des stages dès le 8 ou 9 décembre, certaines avec des amicaux internationaux. Tout est à revoir. Le sélectionneur de l’Égypte, Hossam Hassan, ou celui du Sénégal, Aliou Cissé, vont devoir composer avec des groupes amputés jusqu’à la dernière minute.
Un précédent qui fait jurisprudence
Ce n’est pas la première fois que la CAN paie le prix du calendrier européen. Déjà reportée d’un an (initialement prévue en janvier-février 2024 en Côte d’Ivoire) pour ne pas gêner la Coupe du monde des clubs, la compétition reine africaine se retrouve une nouvelle fois reléguée au rang de variable d’ajustement.
En retenant Salah, Mané, Hakimi, Onana, Osimhen et les autres jusqu’au 15 décembre, la FIFA envoie un message clair : les intérêts économiques et sportifs des championnats et coupes d’Europe priment sur tout le reste.
Reste à savoir si les sélections africaines, déjà privées de préparation optimale, sauront transformer cette humiliation en rage de vaincre. Le coup d’envoi est dans trois semaines. Le compte à rebours a commencé… mais pas pour tout le monde au même moment.
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