Daniel Cohen : Le célèbre économiste est mort

Les hommages se succèdent sur les réseaux sociaux depuis ce dimanche après-midi, après l’annonce du décès de Daniel Cohen. Sa « vision de l’économie française et des grandes révolutions, notamment numérique manqueront au débat public », affirme ainsi la Première ministre Elisabeth Borne sur X (anciennement Twitter).

Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a salué, lui, « un immense économiste, mais aussi un pédagogue hors pair, un défricheur d’idées nouvelles, un auteur brillant et convaincant », toujours sur X. « Daniel Cohen alliait rigueur et sens de la pédagogie », écrit encore Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie.

« La France perd aujourd’hui l’un de ses plus brillants économistes », abonde Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des PME. « Daniel Cohen n’était pas seulement un économiste remarquablement intelligent […], il était profondément humaniste, engagé, disponible, drôle », souligne Yannick Jadot, député écologiste européen.

Né à Tunis en 1953, le professeur à l’Ecole normale supérieure était très respecté des milieux académiques, politiques et économiques. Lauréat du Prix du livre d’économie en 2000 pour son ouvrage « Nos temps modernes » (Flammarion, 2008) et en 2012 pour « Homo Economicus, prophète (égaré) des temps nouveaux » (Albin Michel, 2012).

Il rompt avec la théorie de l’homo economicus – qui considère que l’humain agit de manière parfaitement rationnelle – pour privilégier une approche pluridisciplinaire et anthropologique de l’économie.

A ses yeux et à ceux de ses disciples, toutes les sciences sociales devaient aider à appréhender le comportement humain.

Spécialiste de la dette souveraine

Auteur de nombreux livres, il avait récemment publié « Homo numericus. La ‘civilisation’ qui vient » (Albin Michel, 2022), l’un des événements de l’édition « non-fiction » l’an passé.

Dans cet ouvrage, qui restera comme une sorte de testament intellectuel, le membre fondateur de l’Ecole d’économie de Paris y racontait comment la révolution numérique a bouleversé nos vies, pour le meilleur ou pour le pire. Il y dénonçait aussi l’appauvrissement de l’ouvrier blanc ou le capitalisme de surveillance qui en sont des corollaires, et montrait qu’il pouvait exister une voie permettant de réaliser l’utopie qu’elle portait en germe.

Il était aussi spécialiste de la dette souveraine. En novembre dernier, dans les colonnes des « Echos », il considérait que la France n’investit pas suffisamment dans son industrie.

A ses yeux, « la désindustrialisation est un risque lent ». Selon lui, « la guerre en Ukraine renforce l’impératif de souveraineté industrielle et va accélérer le mouvement car la question stratégique devient fondamentale ».

Très présent dans les médias, l’économiste était l’un des invités réguliers de l’émission du dimanche « L’Esprit public » de Patrick Cohen sur France inter. Il a également été membre du conseil de surveillance du journal « Le Monde » de 2010 à 2021, où il avait publié de nombreuses analyses mais aussi chroniqueur à « L’Obs ».

De nombreux journalistes ont ainsi salué la mémoire « d’un des économistes français les plus respectés ».

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