Une nouvelle tempête agite la scène musicale ivoirienne, opposant cette fois Debordo Leekunfa, vétéran du coupé-décalé, au rappeur en pleine ascension Himra.
Ce conflit, qui mêle provocations sur les réseaux sociaux, insultes publiques et rumeurs d’escalade physique, illustre les tensions croissantes entre générations et genres musicaux dans le paysage artistique local.
Une provocation qui met le shooting star
Le ton est monté lorsque Debordo Leekunfa, connu pour son tempérament volcanique, a utilisé ses directs TikTok pour s’en prendre à Himra. Dans une série de vidéos devenues virales, il a dénigré le succès du jeune rappeur, le qualifiant de « phénomène passager » et promettant de « mettre fin à son règne ».
Mais c’est une déclaration particulièrement troublante qui a mis le feu aux poudres : sur X, Debordo aurait écrit : « Entre Himra et Safarel, l’un des deux passera en sacrifice pour les élections de 2025 ». Cette phrase, perçue comme une menace voilée, a immédiatement suscité l’indignation et alimenté les spéculations sur ses intentions.
Himra, figure montante du rap ivoirien, n’a pas tardé à répliquer. Le 22 mars, il a publié sur ses réseaux sociaux une capture d’écran d’une conversation privée avec Debordo, accompagnée d’un laconique « Pussy » – une insulte cinglante qui a fait l’effet d’une bombe.
Ce coup de théâtre a galvanisé ses fans, qui y ont vu une preuve de son audace face à un aîné jugé provocateur. « Himra ne se laisse pas marcher dessus, c’est la nouvelle école qui répond à l’ancienne », commente un internaute sur X.
Quand les mots laissent place aux actes
Le clash a pris une tournure plus inquiétante avec des rumeurs d’une confrontation physique. Selon des posts circulant sur X, Safarel Obiang, proche de Himra et lui-même en conflit avec Debordo, se serait rendu au domicile de ce dernier, provoquant des accusations de « tapage nocturne et tentative d’agression ».
Une vidéo floue, partagée massivement, semble montrer une altercation en bas de l’immeuble de Debordo, bien que les faits exacts restent à éclaircir. Lors d’une interview avec l’animateur Willy Dumbo, Safarel a nié toute implication violente, déclarant : « Je n’ai rien donné, je n’ai rien reçu, je ne sais pas de quoi on parle. »
Cet incident, s’il est avéré, témoigne d’une escalade qui dépasse le cadre des joutes verbales habituelles dans le milieu du coupé-décalé et du rap ivoirien. Il met également en lumière les alliances et rivalités complexes qui traversent cette scène musicale.
Un choc des générations et des styles
Ce bras de fer entre Debordo et Himra n’est pas un simple différend personnel. Il cristallise les frictions entre l’ancienne garde du coupé-décalé, représentée par Debordo, et la montée en puissance d’une nouvelle génération incarnée par Himra et ses pairs rappeurs.
Debordo, qui a récemment multiplié les attaques contre d’autres artistes comme Safarel Obiang, semble déterminé à asseoir son autorité dans un paysage musical en mutation. De son côté, Himra, fort de son succès récent, revendique une place de choix, défiant les codes établis par ses aînés.
Les réactions du public sont partagées. Sur les réseaux sociaux, certains saluent la fougue de Debordo, vu comme un « doyen » défendant son héritage, tandis que d’autres applaudissent la témérité de Himra, perçu comme un vent de fraîcheur.
« C’est un clash qui montre que la musique ivoirienne est vivante, mais jusqu’où ira-t-on ? » s’interroge un fan sur X.