Le procès très attendu des Bongo-Valentin et de plusieurs anciens collaborateurs de la présidence gabonaise s’est conclu ce mardi 18 novembre, après des semaines d’audience consacrées à l’examen d’un vaste réseau de détournements de fonds publics. Douze prévenus étaient poursuivis dans ce dossier qui a mis en lumière un système organisé de malversations financières au sommet de l’État.
Dès l’ouverture du procès, le 10 novembre, deux figures centrales – Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddin Bongo Valentin – avaient été condamnées par contumace à 20 ans de réclusion criminelle, assortis de lourdes amendes.
Un verdict sévère : peines de prison et fortes amendes
La Cour criminelle a prononcé des peines allant de la réclusion criminelle fermée aux sursis partiels, ainsi que des amendes substantiellement élevées. Parmi les condamnés :
Jessye Ella Ekogha, ancien porte-parole de la présidence :
10 ans de réclusion criminelle, dont 7 avec sursis, et 25 millions FCFA d’amende.Jordan Camuset :
3 ans de prison avec sursis et 5 millions FCFA d’amende.Oceni Ossa Mohamed et Ali Abdul Saliou :
15 ans de prison, dont 5 avec sursis, et 10 millions FCFA chacun.Ian Ngoulou :
15 ans de prison, dont 5 avec sursis, et 10 millions FCFA d’amende.Kim Oun :
5 ans de prison, dont 2 avec sursis, et 50 millions FCFA d’amende.Yolande Gisèle Mombo et Cyriaque Mvourandjami :
26 mois de réclusion criminelle et 25 millions FCFA d’amende chacun.Otha Ndoumba Gabin :
3 ans de prison, dont 1 avec sursis, et 5 millions FCFA d’amende.
Seul Steeve Ndegho Dieko a été complètement blanchi. La Cour a ordonné sa relaxe immédiate, la levée de sa résidence surveillée et le dégel de ses comptes bancaires.
Réparations civiles : plusieurs milliards de francs CFA à rembourser
En plus des sanctions pénales, la Cour a imposé d’importantes réparations civiles pour compenser le préjudice moral subi par l’État gabonais. Les montants exigés varient selon le degré d’implication :
Oceni Ossa Mohamed : 6,4 milliards FCFA
Ali Abdul Saliou : 6 milliards FCFA
Ian Ngoulou : 1 milliard FCFA
Jessye Ella Ekogha : 295 millions FCFA
Kim Oun : 50 millions FCFA
Cyriaque Mvourandjami : 25 millions FCFA
Jordan Camuset : 10 millions FCFA
Par ailleurs, la Cour a ordonné la confiscation de biens appartenant aux frères Oceni, à Jessye Ella Ekogha et à Ian Ngoulou, afin de contribuer à la réparation des dommages.
Un procès symbole de la lutte contre la corruption
Ce verdict marque une étape majeure dans la politique de moralisation de la vie publique engagée depuis la chute du régime Bongo. Il illustre la volonté affichée des nouvelles autorités de mettre fin à l’impunité, notamment en matière de gestion des finances publiques.
La condamnation de figures de premier plan du système Bongo-Valentin envoie un signal fort, même si l’absence des principaux accusés, condamnés par contumace, continue de susciter des interrogations.
Ce procès pourrait ouvrir la voie à d’autres procédures visant à assainir l’administration gabonaise et à restaurer la confiance des citoyens dans les institutions.
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