Ghana : Les écoles primaires devront désormais enseigner en langues locales

Le ministre ghanéen de l’Éducation, Haruna Iddrisu, a annoncé que toutes les écoles primaires du pays devront désormais utiliser les langues locales comme principal moyen d’enseignement. Cette décision vise à renforcer l’apprentissage à la base et à améliorer la compréhension des jeunes élèves, souvent confrontés à des difficultés linguistiques lorsque l’enseignement se fait uniquement en anglais.

Une réforme pour consolider les bases de l’éducation

Lors du lancement de l’initiative « Free Tertiary Education for Persons with Disability » (Éducation gratuite pour les personnes handicapées) à Accra, M. Iddrisu a expliqué que cette mesure s’inscrivait dans le cadre du programme de réforme éducative du président John Dramani Mahama. Selon lui, le gouvernement souhaite bâtir un système où l’apprentissage précoce solide constitue le socle du développement national.

« L’histoire est celle d’une petite fille dans la région Ashanti, dont l’enseignant parlait uniquement anglais. L’enfant lui a alors dit : “Essayez de parler un peu twi, pour que je puisse comprendre.” Ce témoignage illustre parfaitement la nécessité de cette politique », a déclaré le ministre.

L’usage des langues maternelles devient obligatoire

M. Iddrisu a indiqué avoir donné instruction au Directeur général du Ghana Education Service (GES) de faire respecter cette directive sans exception. Il a insisté sur le fait que chaque enfant ghanéen doit d’abord apprendre dans une langue qu’il comprend, avant de maîtriser d’autres langues étrangères.

« Un enfant ghanéen n’est pas né dans une famille anglophone, mais dans une famille ashanti, éwé, dagomba ou akan, et il mérite d’apprendre dans sa langue », a-t-il affirmé, précisant que cette initiative s’inscrit dans le cadre du “Reset Agenda” du président Mahama.

Éducation inclusive : gratuité pour les personnes handicapées

Le ministre a également présenté la nouvelle politique de gratuité de l’enseignement supérieur pour les personnes handicapées, soulignant qu’elle concrétise une promesse de campagne et reflète la volonté d’inclusion du président Mahama.

Le projet, financé conjointement par l’État et le Ghana Education Trust Fund (GETFund), coûtera environ 31 millions de cedis. Par ailleurs, le président a autorisé un financement supplémentaire à long terme : le GETFund allouera 50 millions de cedis tous les deux ans jusqu’en 2028 pour soutenir cette initiative et d’autres programmes liés au handicap.

De nouveaux projets universitaires à travers le pays

Réaffirmant l’engagement du gouvernement à élargir l’accès à une éducation de qualité, Haruna Iddrisu a annoncé un nouvel appui financier de la Chine. Le président Xi Jinping a accordé à Ghana une subvention de 200 millions de yuans renminbi (environ 30 millions de dollars américains) destinée à renforcer la coopération bilatérale dans le secteur éducatif.

Selon le ministre, ces fonds serviront à créer une université catholique des sciences à Damongo, dans la région du Savannah. Par ailleurs, le gouvernement prévoit la mise en place de deux nouvelles universités techniques, l’une à Jasikan (région de l’Oti) et l’autre à Techiman (région du Bono East), afin de promouvoir l’enseignement technique et professionnel à travers le pays.

Avec ces réformes ambitieuses, le Ghana affirme sa volonté de bâtir un système éducatif inclusif, enraciné dans la culture nationale et tourné vers l’avenir, plaçant la langue et l’égalité des chances au cœur de son développement.


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