L’administration Trump a officiellement suspendu les demandes d’immigration provenant de 19 pays considérés comme présentant un risque élevé en matière de terrorisme et d’autres menaces à la sécurité nationale — quelques heures après qu’une source a indiqué au Post que cette liste pourrait s’allonger pour atteindre 30 pays ou plus.
Dans une note interne de quatre pages publiée mardi soir, l’US Citizenship and Immigration Services (USCIS) a ordonné la mise en pause des demandes de carte verte et de naturalisation provenant de ces pays, ainsi que des demandes de prestations, « en attendant un examen complet ».
Les 19 pays concernés
Les 19 pays visés par l’ordre avaient déjà été ciblés par le président Trump dans une proclamation du 4 juin imposant des restrictions de voyage. Ils comprennent :
Afghanistan, Birmanie, Burundi, Tchad, Cuba, République du Congo, Guinée équatoriale, Érythrée, Haïti, Iran, Laos, Libye, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Togo, Turkménistan, Venezuela et Yémen.
L’USCIS a également annoncé la suspension de toutes les demandes d’asile en cours, quelle que soit la nationalité du demandeur.
Un réexamen complet jugé nécessaire
« L’USCIS a déterminé qu’un réexamen complet, incluant potentiellement un entretien ou un nouvel entretien de tous les ressortissants de pays à haut risque entrés aux États-Unis le 20 janvier 2021 ou après, est nécessaire », indique la note. Elle ajoute ensuite :
« L’USCIS reconnaît que cette directive pourrait entraîner des retards dans le traitement de certaines demandes et a pesé cette conséquence face au besoin urgent de s’assurer que les demandeurs sont contrôlés et évalués au maximum. »
« En fin de compte, l’USCIS a jugé que le fardeau que représentent ces retards pour certains demandeurs est nécessaire et approprié dans le contexte de l’obligation de l’agence de protéger la sécurité nationale. »
Une mesure motivée par une fusillade récente
La note cite la fusillade en plein jour, la semaine dernière, de deux membres de la Garde nationale de Virginie-Occidentale à Washington, par un ressortissant afghan ancien membre d’une unité militaire soutenue par la CIA dans la lutte contre les talibans.
Le suspect, Rahmanullah Lakanwal, 29 ans, était entré légalement aux États-Unis en 2021 dans le cadre du programme Operation Allies Welcome de l’administration Biden, destiné à évacuer et réinstaller des réfugiés après le retrait chaotique des États-Unis d’Afghanistan.
Lakanwal avait obtenu l’asile en avril, ce qui le rendait éligible à une carte verte après 12 mois.
Le département d’État a également suspendu l’émission de visas pour les personnes voyageant avec un passeport afghan après l’attaque de la veille de Thanksgiving, qui a tué Sarah Beckstrom, 20 ans, et blessé grièvement Andrew Wolfe, 24 ans, près de la Maison-Blanche.
L’USCIS invoque un manque de contrôle
« Les États-Unis ont récemment vu ce que peut entraîner un manque de filtrage, de vérification et la priorité accordée à des décisions trop rapides », affirme la note de l’USCIS.
« L’USCIS demeure déterminée à s’assurer que tous les ressortissants de pays à haut risque entrés aux États-Unis ne représentent aucune menace pour la sécurité nationale ou la sécurité publique. »
Des réactions au sein du gouvernement
La secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a annoncé sur X qu’elle avait proposé d’élargir la liste des pays restreints lors d’une réunion avec Trump.
« Nos ancêtres ont bâti cette nation avec leur sang, leur sueur et un amour indéfectible de la liberté — pas pour que des envahisseurs étrangers viennent massacrer nos héros, siphonner nos impôts ou s’emparer des avantages destinés aux AMÉRICAINS », a-t-elle écrit. « NOUS N’EN VOULONS PAS. PAS UN SEUL. »
Lors d’une réunion du cabinet mardi, Trump s’en est pris aux immigrés somaliens, en référence à une affaire de fraude aux prestations sociales dans le Minnesota impliquant des dizaines de membres de la diaspora est-africaine.
« Les Somaliens ont escroqué [le Minnesota] de milliards de dollars », a déclaré le président, ajoutant : « Ils ne contribuent à rien. Je n’en veux pas dans notre pays. »
Contexte : la proclamation de juin
Trump avait publié sa proclamation du mois de juin à la suite d’une attaque antisémite au cocktail Molotov dans le Colorado, prétendument commise par un ressortissant égyptien présent aux États-Unis avec un visa touristique expiré.
Cette ordonnance interdisait totalement les voyages vers les États-Unis depuis :
Afghanistan, Birmanie, Tchad, République du Congo, Guinée équatoriale, Érythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan et Yémen.
Des restrictions partielles avaient été imposées aux citoyens de :
Burundi, Cuba, Laos, Sierra Leone, Togo, Turkménistan et Venezuela.
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