Les autorités irlandaises ont exprimé des préoccupations quant à la quantité d’informations fournies par l’entreprise américaine concernant les mesures de protection des données des utilisateurs de Bard, son nouveau robot conversationnel.
Google devra patienter un peu plus longtemps avant de lancer son robot conversationnel Bard dans l’Union européenne.
La Commission irlandaise pour la protection des données (DPC) a demandé à l’entreprise américaine de retarder le déploiement de cet outil concurrent de ChatGPT sur le sol européen.
Cette demande fait suite à une attente de réponses détaillées de la part de Google concernant la conformité de Bard avec le règlement européen sur la protection des données (RGPD).
Étant donné que le siège européen de Google se trouve à Dublin, les autorités irlandaises ont un rôle clé dans ce processus.
Selon Graham Doyle, responsable de la communication de la Commission irlandaise pour la protection des données (DPC), “nous n’avons pas encore reçu de documents évaluant l’impact du déploiement de ce produit”.
Google devrait leur fournir des réponses dans les prochains jours, qui seront partagées avec les organismes nationaux chargés de la protection des données des utilisateurs.
Un porte-parole de Google a réagi en déclarant : “Nous souhaitons rendre Bard accessible au plus grand nombre, y compris au sein de l’Union européenne. Nous avons également souligné notre engagement à agir de manière responsable, après consultation d’experts, de régulateurs et d’autres décideurs politiques. Dans le cadre de ce processus, nous avons discuté avec les régulateurs chargés de la protection des données personnelles pour répondre à leurs questions et recueillir leurs commentaires.”
Dévoilé en février et lancé officiellement en mai, Bard a déjà été déployé dans près de 200 pays à travers le monde.
L’objectif de Google est de rester compétitif face à ChatGPT de la start-up OpenAI, qui a été intégré dans le moteur de recherche Bing de Microsoft suite à leur partenariat.
Les autorités régulatrices européennes portent une attention accrue aux robots conversationnels et expriment des préoccupations quant à la gestion des données des utilisateurs.
En mars et avril, ChatGPT a été temporairement bloqué en Italie, exigeant notamment la mise en place d’un mécanisme permettant aux citoyens italiens de demander la rectification de leurs informations conformément à la législation européenne.
En France, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a également reçu plusieurs plaintes.
L’European Data Protection Board, qui supervise les autorités de protection des données personnelles en Europe, a formé une équipe de travail dédiée à ce sujet.