Dans les coulisses du Lycée scientifique de Kara où il atterrit en 2011, entre les théorèmes et formules mathématiques, il s’est montré très tôt rebelle. Rebelle à cette destinée qui le prive d’une partie de son existence, alors il s’accroche aux bouquins et aux puissantes pensées des plus belles plumes.
Lire, apprendre et se découvrir, ainsi commence par se manifester l’écrivain ou plutôt le jeune lycéen qui veut s’exprimer et se parler à lui-même. Kalbesh Kutsonya commence par sortir sa plume de l’ombre très tôt et par montrer une certaine maturité d’esprit.
La petite histoire raconte que, comme plusieurs jeunes intellectuellement émancipés, il griffait des billets doux et des acrostiches aux jolies demoiselles du lycée.
Une entrée fracassante dans l’arène littéraire
De la naïveté du lycée aux réalités des études universitaires, Kalbesh Kutsonya murit et sa plume également. Étudiant à l’ISICA (Université de Lomé), il intègre plusieurs mouvements littéraires notamment le club de lecture Exprime-toi (CLET) dont il deviendra plus tard, l’une des figures incontournables. Avec ce club, il participe à l’organisation de plusieurs cafés littéraires, des rencontres qui mettent en lumière les écrivains togolais.
En 2017, Kalbesh reçoit une première récompense internationale, le Premier Prix du concours Africa Poésie Yaoundé 2017 avec son poème « Dans le cachot des miasmes ». La même année, il fait le grand saut dans l’arène des écrivains avec son premier roman « Savon sale » publié aux Éditions Ponts de Lianes.
L’écrivain enchaîne avec la création du blog didascalieweb afin de promouvoir les auteurs togolais. Il participe à plusieurs événements dont le Festival International des Lettres et des Arts en 2019, remporte le 2e prix du concours international de poésie-sur les traces de Léopold Sédar Senghor. Un concours pour lequel il sera également finaliste en 2020.
En 2021, Kalbesh Kutsonya revient avec une nouvelle œuvre, un recueil de poèmes dédié à la douceur « dans la férocité de nos vies ». Qui de mieux que le poète, pour tresser les multiples facettes de notre quotidien, de ce satané sentiment avec des « rimes crucifiées ? ».
Avec le recueil Pluie de miel, l’écrivain est finaliste du Prix de la Vocation Poésie de la Fondation Bleustein Blanchet ( Paris) en 2020. Il est aussi finaliste du prix international de poésie Léopold Sédar Senghor 2021 avec le texte : “Que les miens vivent”. Quelques palmarès qui soulignent l’impact d ‘une plume à peine déflorée…
L’écrivain s’associe également avec plusieurs grands noms de la littérature togolaise (Ayi Renaud Dossavi, Dhémanane Kafechina, Gina de Fanti, Kodjo Agbémélé, Kokoè Essenam Kouevi, Mawulolo Ahlijah, Noun Fare, Thérèse Karoué-Atchall et Steve Bodjona) pour concocter le recueil de nouvelle « Mot à Maux ».
La magie des mots a un nom : MagiKal
Innover est l’une des caractéristiques de ce scientifique-littéraire qui s’abreuve constamment de la beauté de son entourage et de la force du relationnel. Ainsi a-t-il décidé de lancer en 2020, MagiKal. Il s’agit d’une rubrique numérique qui met en avant, les aspects irrésistibles et le poids des mots rimés avec des visuels qui émerveillent et suscitent l’émotion et la réflexion. Ces citations sur l’amour, l’amitié et la vie ont déjà conquis du monde et prouvent la force de la jeune plume de Kalbesh Kutsonya.
Un rêveur multi-talents
Au-delà de sa casquette d’écrivain, Kalbesh est un communicateur fin doté d’une soif qui le pousse à toujours se remettre en cause. Initiateur de plusieurs événements littéraires, Kalbesh est également journaliste web, coordonnateur du CLET (Club de Lecture Exprime-toi) et promoteur culturel.
Le parcours de Kalbesh Kutsonya est riche d’expériences avec plusieurs initiatives louables. Que retenir de cette immersion dans la vie de l’écrivain ? “Kal” se hisse déjà comme l’une des plus grandes figures de la littérature togolaise et son talent devrait encore être valorisé. Il est un bel exemple pour plusieurs jeunes qui rêvent de se tailler une place dans la société et d’exprimer leur talent.