La promesse d’un avenir meilleur au Canada se transforme rapidement en cauchemar pour de nombreux immigrants temporaires lorsque les fluctuations économiques entraînent des coupures d’emplois.
Cet article examine les défis auxquels sont confrontés ces travailleurs temporaires, souvent piégés entre des contrats précaires et des politiques d’immigration rigides.
Mohammed et Sophia, deux travailleurs temporaires, incarnent les difficultés rencontrées par ceux qui viennent au Canada avec l’espoir d’une vie meilleure.
Mohammed, originaire de Tunisie, a été licencié quelques semaines après avoir commencé un emploi dans une manufacture de l’Estrie. Sophia, une informaticienne d’Asie du Sud-Est, se trouve dans une situation similaire après que des réductions de personnel ont affecté son entreprise.
Ces travailleurs arrivent souvent au Canada sous contrat de travail temporaire, avec la promesse d’un emploi stable pour une période définie. Cependant, lorsque l’économie ralentit, ils sont parmi les premiers à être licenciés.
Leurs permis de travail fermés, spécifiant un employeur unique, les empêchent de chercher d’autres opportunités de travail, les laissant sans ressources et sans soutien.
La perte d’emploi pour ces immigrants temporaires ne se limite pas seulement à une perte de revenu. Elle a également des implications psychologiques et sociales profondes.
Mohammed, par exemple, a été confronté à une dépression sévère après avoir été licencié, tandis que Sophia doit quitter le Québec et envisager de déménager en Alberta dans l’espoir de trouver de meilleures opportunités.
Les congédiements et licenciements avant la fin des contrats de travail se multiplient depuis le début de l’année, affirme Jasmin Chabot, coordonnateur à l’organisme sherbrookois Actions interculturelles. De cas rares repérés l’an dernier, il dit maintenant en compter des dizaines dans sa région. « De décembre à mars, on a traité 22 cas […]. Et ça, c’est juste ceux qui sont venus nous voir. […] J’ai même eu un cas où le licenciement a été déclaré le premier jour du travail ! Certains sont à l’aéroport et on n’est même pas venu les chercher. »
Si une entreprise doit réduire son nombre d’employés, ce sont les immigrants temporaires qui partent en premier, observe-t-il. « Avec le temps et l’expérience, on voit les dynamiques évoluer. Au début, c’était les travailleurs dans l’aménagement paysager qui venaient nous voir pour un congédiement. Après, les manufactures, parce qu’il y a moins de commandes, puis les soudeurs, parce qu’il y a moins de mises en chantier. »
Les syndicats et les organisations d’aide aux immigrants, comme Actions interculturelles à Sherbrooke, jouent un rôle crucial en défendant les droits de ces travailleurs.
Cependant, le processus d’obtention de justice peut être long et décourageant, avec peu de garanties de succès.
La situation des travailleurs temporaires au Canada souligne la nécessité de réformer les politiques d’immigration et de travail pour offrir une plus grande sécurité et flexibilité.
Ceci est particulièrement important dans un contexte économique instable, où les immigrants temporaires ne devraient pas être les premiers à souffrir des conséquences.
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