Le Canada a modifié son processus de sélection des résidents permanents ; Voici ce qu’il faut savoir

Le gouvernement canadien a modifié son programme de sélection des immigrants à compter du 28 juin pour les travailleurs qualifiés, passant d’un système basé sur des points à une priorité accordée aux travailleurs ayant de l’expérience dans des domaines spécifiques, y compris la technologie et les soins de santé.

Voici ce que vous devez savoir sur les changements apportés au système de résidence permanente.

Comment le processus de résidence permanente a-t-il changé?

Le gouvernement fédéral utilise ce qu’il appelle le système Entrée express, où les candidats se voient attribuer une note basée sur des facteurs tels que l’âge, les compétences linguistiques et l’éducation.

Le gouvernement a ensuite sélectionné les personnes ayant obtenu les scores les plus élevés pour demander le statut de résident permanent (RP). Les scores correspondent à leurs gains attendus au Canada, en fonction des résultats des nouveaux arrivants précédents.

Dans le passé, Ottawa sélectionnait quelques milliers de personnes ayant obtenu les scores les plus élevés toutes les deux semaines pour présenter une demande de résidence permanente.

Les experts en politiques ont comparé cela à une approche d’écrémage qui stimulerait les résultats économiques en ciblant les personnes ayant le potentiel de revenus le plus élevé.

Depuis le 28 juin, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) change de tactique et applique une approche par catégorie aux invitations RP, ciblant les candidats qui, espèrent-ils, pourront occuper des emplois spécifiques.

Le gouvernement affirme que cette nouvelle orientation aidera à atténuer les problèmes d’embauche qui ont frustré de nombreux secteurs de l’économie au cours des dernières années.

Quelles sont les expériences de travail et les autres attributs auxquels le gouvernement fédéral accorde maintenant la priorité?

Le gouvernement fédéral accordera la priorité aux candidats qui parlent français et aux personnes ayant une expérience de travail récente dans cinq domaines : les STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques), les soins de santé, les métiers spécialisés, l’agriculture et les transports.

Cette année, entre 28 % et 31 % des invitations aux relations publiques seront adressées à des personnes ayant une expérience récente dans certains emplois en STIM, comme les scientifiques des données et les développeurs de logiciels.

Les autres candidats ciblés sont ceux qui maîtrisent le français (11 % à 15 % des invitations), l’expérience en soins de santé (neuf pour cent à 12 pour cent), les métiers (trois pour cent à quatre pour cent), le transport et l’agriculture (un pour cent à deux pour cent chacun). Les catégories sont en vigueur pour 2023 et sont sujettes à changement par la suite.

Comment cela affectera-t-il les candidats qui ont déjà présenté une demande de résidence permanente?

« Il y aura des gagnants et des perdants dans ce changement de politique particulier, comme c’est toujours le cas », a déclaré Rupa Banerjee, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en immigration et économie à la Toronto Metropolitan University.

Elle note que les candidats qui entrent dans les nouvelles catégories auront un énorme avantage, alors que d’autres candidats de haut rang peuvent maintenant être négligés et faire face à un obstacle supplémentaire qui ralentira le processus d’admissibilité à la résidence permanente.

Le Dr Banerjee a déclaré que ce changement ajoute de l’incertitude à un système qui, en raison du système de points, était plus prévisible pour les immigrants potentiels.

Comment les étudiants internationaux seront-ils touchés?

De nombreux étudiants internationaux considèrent les études au Canada comme la première étape vers la résidence permanente. Selon le Bureau canadien de l’éducation internationale, 72 % des étudiants internationaux interrogés en 2021 ont déclaré qu’ils avaient l’intention de demander un permis de travail postdoctoral. Parallèlement, 59 % ont déclaré qu’ils avaient l’intention de présenter une demande de résidence permanente.

Comme le fait remarquer M. Banjeree, de nombreux étudiants internationaux étudient des domaines liés aux affaires et ces domaines ne figurent généralement pas sur la nouvelle liste de catégories.

« Beaucoup de gens ont vu cela comme une sorte de voie rapide pour devenir résident permanent, mais cela pourrait maintenant les ralentir lorsqu’ils ne sont pas en mesure de tirer parti de leurs études. »

Elle dit qu’il est probable que nous verrons une augmentation du nombre d’étudiants internationaux inscrits dans des programmes liés aux catégories.

Comment ces changements sont-ils liés aux besoins actuels du Canada en main-d’œuvre?

Certains économistes craignent que les demandes actuelles de main-d’œuvre au Canada ne changent rapidement et laissent le pays avec une surabondance de travailleurs dans certains domaines.

Alors que certaines industries, comme les soins de santé et l’assistance sociale, semblent avoir une demande constamment élevée de main-d’œuvre, dans certaines industries de cols blancs, comme la technologie, il y a eu une forte baisse des postes vacants. Par exemple, les offres d’emploi en développement de logiciels ont chuté en dessous des niveaux d’avant la pandémie sur le site d’embauche Indeed Canada.

Le Dr Banerjee note que le nouveau système pourrait négliger certains travailleurs dans des secteurs confrontés à des pénuries, notamment les travailleurs sociaux et les éducateurs de la petite enfance.

Le Canada a-t-il apporté d’autres changements à ses politiques d’immigration?

À compter du 15 août, le gouvernement fédéral abandonne les exigences en matière d’éducation pour les Hongkongais ayant au moins un an d’expérience de travail au Canada en réponse à la répression de la dissidence politique à Hong Kong.

Auparavant, Ottawa avait deux voies d’immigration pour les résidents de Hong Kong qui avaient travaillé ou étudié au Canada : Le volet A s’applique aux anciens résidents de Hong Kong qui ont obtenu leur diplôme d’un établissement postsecondaire au Canada au cours des trois dernières années.

Les personnes ayant au moins un an d’expérience de travail au Canada qui ont obtenu leur diplôme d’un établissement étranger ou canadien au cours des cinq dernières années pourraient présenter une demande au volet B.

Le changement ouvre le volet B à toute personne ayant une année d’expérience de travail au Canada, peu importe son niveau de scolarité.

Quelles sont les cibles du Canada en matière d’immigration?

L’économie canadienne repose fortement sur les immigrants. Chaque année, le gouvernement fixe un objectif quant au nombre d’entre eux qu’il espère transformer en résidents permanents, qui peuvent vivre et travailler dans le pays indéfiniment et éventuellement demander la citoyenneté.

La fourchette cible de cette année est de 410 000 à 505 000; de 430 000 à 542 500 en 2024; et de 442 500 à 550 000 en 2025.

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