Marzouka Oummou Hani : la jeune écrivaine de 17 ans poursuivie en justice pour “avoir utilisé le nom d’un village dans son livre”

C’est un scandale pour le moins surprenant devenu viral sur les réseaux sociaux. En effet, la jeune écrivaine camerounaise de 17 ans, Marzouka Oummou Hani, est poursuivie en justice par un chef de village pour des propos diffamatoires.

Dans son livre autobiographique, “Mon Père Ou Mon Destin”, elle traite de thèmes délicats tels que les traditions, les mariages arrangés, la formation des femmes et les abus domestiques, bien que l’histoire soit fictive.

Elle situe son histoire à Idool, un village de la région de l’Adamaoua, pour mettre en avant les défis sociaux de cette région.

Toutefois, le leader de ce village, Mohaman Ahman, a exprimé son désaccord sur certains éléments du livre et a porté plainte le 18 mai, estimant que le livre pourrait ternir leur image.

Le crime de l’auteure est d’avoir pris le village Idool comme cadre spatial de son roman.

Ce roman poignant s’aligne avec les efforts d’autres écrivains, telle Djaïli Amadou Amal, qui ont mis en avant les problèmes des femmes dans des contextes souvent hostiles.

Cette dernière a d’ailleurs manifesté son soutien à Marzouka Oummou Hani et a promis de la soutenir dans ses démarches futures.

La jeune écrivaine, qui a récemment obtenue son baccalauréat, bénéficie également de l’appui d’un groupe d’avocats qui se sont rassemblés bénévolement pour la représenter devant la cour de Ngaoundéré.

Ce groupe comprend des membres de l’association “Universal Lawyers and Human Rights Defense” qui regroupe six avocats, dont Me Dominique Fousse, Me Moteng, Me Yanou, Me Massi, Me Oyie et Me Nwayin, comme l’a rapporté le journaliste Paul Chouta.

Qui est Oummou Hani ?

Oummou Hani, une musulmane d’origine peule, est née en 2006 à Ngaoundéré. Fraîchement diplômée du baccalauréat D, elle a écrit “Mon Père Ou Mon Destin”, qui met en évidence les attitudes patriarcales, les abus envers les femmes et les croyances populaires auxquelles elles sont confrontées.

Dans ce livre captivant, elle met aussi l’accent sur l’importance de l’éducation des jeunes filles. Cependant, le chef du village ne voit pas les choses de la même manière et réclame une indemnisation de 150 millions de FCFA, arguant qu’un personnage du livre ressemblerait trop à un défunt du village, faussement accusé de sorcellerie.

Il est à noter que cette situation a suscité de vives réactions au niveau national et international, surtout dans le contexte actuel marqué par un rapport de ONU-Femmes sur le Cameroun, qui signale une augmentation alarmante des violences basées sur le genre, notamment dans le nord du pays.

Le procès est reporté

Le procès qui s’est ouvert ce jeudi 20 juillet, en présence des différentes parties, a été reporté au 17 août prochain.

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