Dans le paysage musical ivoirien, les rivalités entre artistes font partie du décor. Elles passionnent, divisent et, surtout, boostent la visibilité de toute la scène. En cette fin 2025, deux affrontements captivent particulièrement l’attention : le clash brûlant entre Didi B et Himra dans le rap, et la tension provoquée par certains fans entre Josey et Roseline Layo dans l’afro-R&B et le zouglou moderne. Ces histoires nous poussent à nous interroger : les supporters sont-ils vraiment obligés de prendre parti ?
Didi B vs Himra : du grand frère au rival
Ce qui avait commencé comme une belle histoire de parrainage a tourné au règlement de comptes public. Didi B, leader historique de Kiff No Beat et patron du label Africa Mindset, a longtemps été le mentor de Himra, jeune prodige du drill ivoirien surnommé « le Chétté ».
Leur brouille remonte à 2019-2020 : Himra, proche du cercle, n’intègre pas le nouveau label et voit certains de ses clips disparaître de la chaîne du crew. Les frustrations s’accumulent.
En 2025, tout explose. Didi B sort « Baudouin » (ou « Bodouin » selon les orthographes), un diss-track très direct où il reproche à Himra ingratitude et opportunisme. Himra répond par un autre diss-track cinglants.
Les deux camps se renvoient la balle : l’un parle de trahison, l’autre de jalousie face à l’ascension fulgurante du plus jeune.
Les chiffres parlent : Didi B reste une machine de tournées internationales et de certifications, tandis que Himra cartonne en streaming et rafle plusieurs prix. Sur les réseaux, les supporters se divisent en deux clans irréductibles : les « Conspiration » d’un côté, et les « Ultras » de l’autre. Les commentaires sous chaque sortie deviennent des champs de bataille.
Pourtant, en avril 2025, les deux rappeurs ont partagé la scène au Nigeria avec Suspect 95 pour représenter le rap ivoirien. Preuve que, derrière les punchlines, le business et le drapeau ivoirien passent parfois avant l’ego.
Josey vs Roseline Layo : un clash qui n’en est pas vraiment un
Ici, la rivalité n’est pas directe entre les deux artistes, mais déclenchée par l’extrémisme de certains fans. En septembre 2025, un supporter très virulent de Roseline Layo, connu sous le pseudonyme « Shama », est condamné à 12 mois de prison ferme et 5 millions FCFA d’amende pour cyberharcèlement et diffamation répétée contre Josey. Pendant une longue période, il aurait inondé les réseaux d’insultes et de montages visant la chanteuse.
Roseline Layo, loin de cautionner, a pris la parole publiquement pour désapprouver ces agissements et appeler ses fans au respect. Elle a même qualifié Josey de « grande sœur » et de modèle, demandant clairement que cessent les attaques au nom de sa notoriété. Josey, de son côté, est restée plutôt discrète sur l’affaire, laissant la justice suivre son cours.
Cette histoire a révélé une réalité douloureuse : certains fans transforment la défense de leur artiste préféré en haine gratuite contre les autres. Elle a aussi montré la maturité de Roseline Layo, qui a su protéger à la fois sa communauté et sa consœur.
Faut-il vraiment choisir un camp ?
Non. Ces « guerres » font partie du jeu médiatique et commercial de la musique urbaine. Les diss-tracks, les polémiques et les comparaisons font grimper les vues, les streams et l’engouement général pour le rap et la musique ivoirienne. En 2025, la Côte d’Ivoire domine largement les classements en Afrique francophone et perce de plus en plus en Europe, notamment en France.
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