Premier ballon d’or africain de l’histoire en 1970, Salif Keita a quitté la planète football.
Légende de l’AS Saint-Etienne de la grande époque, où il a remporté trois titres de champion de France et deux coupes de France entre 1967 et 1972, mais aussi passé par l’OM, Valence et le Sporting Portugal, l’ancien attaquant malien est décédé à l’âge de 76 ans ce samedi 02 septembre.
Icone stéphanoise, celui qu’on surnommait la panthère noire était également l’oncle de Sidi et Seydou Keita.
Ce surnom, d’ailleurs, a inspiré l’ASSE qui se cherchait alors une mascotte, tant ses dribbles ont marqué le Chaudron.
Ce qui n’est d’ailleurs pas la seule griffe laissée à la postérité par Keita, dont le destin fut adapté au cinéma en 1994 par Cheik Doukouré, dans Le Ballon d’or, avec l’ancien joueur au casting.
« La panthère noire ! » C’est le surnom, resté pour l’éternité, de Salif Keïta à Saint-Étienne. L’attaquant malien a tellement marqué le club des Verts que celui-ci avait adopté une panthère noire comme mascotte et comme emblème en 1970.? C’est que le natif de Bamako (1946) a bâti sa légende à Saint-Étienne en cinq saisons, inscrivant 185 buts en 140 matches.
Attaquant hors pair, Salif Keïta participe à la renommée du club de l’ASSE qui dominait le championnat de France dans les années 70. Avec les Verts, Salif Keïta a remporté trois titres de champion de France (1968, 1969, 1970) et a terminé soulier d’argent, deuxième meilleur buteur des championnats européens, avec 42 buts lors de la saison 1972.
Son histoire avec Saint-Étienne?est rythmée par les légendes et les anecdotes. La première fut la découverte de ce talent, surnommé « Domingo » qui faisait les beaux jours des clubs de la capitale malienne, le Real de Bamako et le Stade malien. Il tombe sous le charme d’un certain Charles Dagher, fervent supporter de l’AS Saint-Étienne, installé à Bamako.
Devant l’insistance de ce commerçant libanais, le président des Verts Roger Rocher finit par envoyer un billet d’avion pour inviter l’attaquant malien à participer à un stage.
« Mon départ pour la France s’est ébruité. Comme j’avais peur qu’on ne me laisse pas quitter le Mali, j’ai décidé d’aller prendre l’avion à Monrovia au Liberia, raconte Salif Keïta au journal L’Équipe en 2014. Avant d’y arriver, j’ai traversé la Côte d’Ivoire dans le coffre d’une voiture ».
Un taxi pour l’histoire
Victime d’un vol à Monrovia, Keïta voit également son avion, qui devait atterrir à l’aéroport du Bourget, où l’attendent les dirigeants stéphanois, être dérouté sur Orly à cause du brouillard.
Le Malien débarque, ne voit personne l’accueillir, et demande à un taxi de l’amener à « Geoffroy-Guichard, à Saint-Etienne ». Cinq cents kilomètres et une course facturée à 1 000 francs français à l’époque (150 euros) Le président Roger ne regrettera jamais cet investissement et l’anecdote va inspirer la chanson « Un taxi pour Geoffroy-Guichard ».