Dans un hôpital britannique, un incident aussi choquant qu’inconcevable a été révélé cette semaine : un anesthésiste de 44 ans a quitté la salle d’opération en pleine intervention, laissant un patient sous anesthésie générale sans surveillance directe, pour s’adonner à un rapport sexuel avec une infirmière. Pris sur le fait par une collègue, le praticien a comparu devant un tribunal médical. Contre toute attente, il a été autorisé à poursuivre son exercice professionnel. Cette affaire, survenue en septembre 2023 à l’hôpital de Tameside, près de Manchester, soulève des questions brûlantes sur l’éthique médicale et la sécurité des patients.
Les faits : Huit minutes d’absence fatale
Tout commence en pleine opération chirurgicale. Le Dr Suhail Anjum, anesthésiste expérimenté, annonce soudainement à son équipe qu’il a besoin d’une « pause de réconfort ». Prétextant une urgence personnelle – évoquée comme une « pause pipi » dans certains témoignages –, il confie la surveillance du patient à une autre infirmière et s’éclipse. Huit minutes plus tard, il réintègre la salle comme si de rien n’était, reprenant son poste sans que l’intervention ne subisse d’interruption majeure.
Mais la vérité éclate rapidement. Une collègue, entrée dans une pièce attenante au bloc opératoire, surprend le médecin et l’infirmière dans une « position compromettante », selon les termes employés lors de l’audience. Choquée par la scène, elle alerte immédiatement la hiérarchie hospitalière. L’incident, initialement étouffé, refait surface en 2025 lors de la demande de renouvellement de l’autorisation d’exercice du Dr Anjum auprès du Conseil médical général du Royaume-Uni (GMC).
Le patient, inconscient et vulnérable sur la table d’opération, n’a heureusement subi aucune conséquence directe. L’anesthésie a été maintenue, et l’intervention s’est achevée sans incident. Mais le risque était bien réel : une absence prolongée en phase critique pouvait entraîner des complications vitales, comme une défaillance respiratoire ou une instabilité cardiaque.
Le profil du coupable : Un père de famille en crise
Le Dr Suhail Anjum, 44 ans, est un professionnel respecté, marié et père de trois enfants. Originaire du Pakistan, il exerce depuis des années au Royaume-Uni, où il est reconnu pour sa compétence technique. Lors de son audition devant le tribunal médical britannique, il n’a pas nié les faits. Au contraire, il les a qualifiés de « honteux » et a présenté des excuses publiques, exprimant un profond remords.
Pour se justifier, l’anesthésiste a invoqué une période de stress personnel intense. Il traversait alors une crise conjugale exacerbée par la naissance prématurée de sa fille, survenue peu avant l’incident. « J’ai toujours eu des exigences élevées envers moi-même, car ce métier est ma passion. Je ne sais pas comment ni pourquoi c’est arrivé, mais j’aimerais pouvoir inverser la tendance », a-t-il déclaré, selon des extraits rapportés par la BBC. Il a également reconnu avoir manqué de respect à ses collègues et, surtout, à son patient.
L’infirmière impliquée, dont l’identité n’a pas été révélée, n’a pas fait l’objet de poursuites disciplinaires, bien que l’affaire ait eu des répercussions sur l’ensemble de l’équipe. La collègue témoin, quant à elle, a décrit son choc émotionnel lors de l’audience : elle a « rapidement traversé la salle d’opération pour se diriger vers les portes de sortie », témoignant d’une urgence à s’éloigner de la scène.
La décision du tribunal : Clémence ou laxisme ?
Le 11 septembre 2025, le tribunal médical du GMC a rendu son verdict : le Dr Anjum est autorisé à continuer d’exercer, sous conditions suspensives. Aucune suspension ni radiation n’a été prononcée, une décision qui a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux et dans les médias. Les représentants du GMC ont souligné que, malgré la gravité des faits, « aucun mal n’a été causé au patient » et que le médecin avait démontré un « remords sincère ». Des mesures de supervision accrue et un suivi psychologique ont toutefois été imposés pour prévenir toute récidive.
Cette clémence fait grincer des dents. Des associations de patients et des syndicats médicaux dénoncent un précédent dangereux. « Abandonner un patient en pleine anesthésie pour un motif personnel, même passager, est une faute impardonnable », estime un porte-parole de l’Association britannique des patients. D’autres soulignent le sexisme latent de l’affaire : pourquoi une telle indulgence pour un homme marié, père de famille, au détriment de la sécurité collective ?
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