La France n’a pas été avare de visas avec le Maghreb cette année, malgré les tensions qui ont émaillé le sujet en 2022. Le Maroc s’est en particulier illustré, ses demandeurs recevant plus de 140.000 visas des autorités, selon les chiffres du ministère français de l’Intérieur. Ce qui en fait le premier pays d’Afrique en la matière.
Les volumes ne devraient d’ailleurs pas diminuer en 2023, à en croire l’ambassadeur français au Maroc, Christophe Lecourtier, qui s’est rendu dans un centre de délivrance ce 1er février.
“En 2022, dans les conditions qu’on connaît, le Maroc a été le premier bénéficiaire en Afrique du Nord, et même en Afrique en général, des visas délivrés par la France. On part déjà d’un bon niveau et je suis certain que les conditions politiques et administratives permettront de faire de 2023 une année faste”, a-t-il déclaré.
Les autorités conseillent même aux demandeurs d’entamer leur démarche à l’avance, pour éviter les embouteillages. Près de 800 rendez-vous étant par exemple ouverts chaque jour dans la zone nord, dépendant du consulat de Rabat.
Crise des visas
Ces chiffres sont d’autant plus éloquents que la France et le Maroc ont longtemps été à couteaux tirés sur ce dossier. En automne 2021, Paris avait ainsi restreint la délivrance de visas au Maroc, mais aussi à la Tunisie et à l’Algérie, pour mettre la pression sur ces pays en matière de lutte contre l’immigration illégale.
Les taux de refus avaient atteint 30% pour la Tunisie, et 50% pour le Maroc et l’Algérie. Paris cherchait notamment à ce que les pays du Maghreb reprennent leurs ressortissants condamnés par la justice française. Fin septembre 2021, le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita avait qualifié ces restrictions d’”injustifiées”.
La crise s’est finalement résorbée en 2022. Les relations se sont apaisées avec la Tunisie fin août, et fin décembre avec le Maroc et l’Algérie. Le ministre français de l’Intérieur avait clos le débat avec Alger en se rendant sur place.
Au Maroc, cet apaisement a bien permis un “retour à la normale” concernant les délivrances de sésame, a conclu l’ambassadeur français à Rabat Christophe Lecourtier.