La LFP et Canal+ haussent le ton face aux VPN.
Les réseaux privés virtuels (VPN) sont parfois utilisés par les internautes pour contourner des mesures de blocage de sites pirates. Et c’est justement pour contrer ces pratiques que Canal+ et la Ligue de football professionnel (LFP) ont saisi le tribunal judiciaire de Paris fin 2024. Faisons le point sur ce dossier.
Les VPN sommés d’agir
D’après l’Informé, les deux organisations assignent les principaux VPN du marché : NordVPN, Proton VPN et Cyberghost. En plus de ces trois-là, Canal+ a visé Surfshark VPN et Expressco Services/Express Technologies Limited, les éditeurs d’ExpressVPN, précisent nos confrères.
Dans le détail, les deux structures s’appuient sur l’article 333-10 du Code des sports qui leur permet de demander aux autorités judiciaires « toutes mesures proportionnées » visant à stopper les atteintes à leurs intérêts « à l’encontre de toute personne susceptible de contribuer à y remédier ».
L’Informé rapporte que Canal+ et la LFP cible des IPTV telles que boxtv60.com, fmytv.com Popcorn IPTV, Net IPTV, Facto IPTV, Movie Live IPTV, DINO TV et WhishIPTV. Des centaines d’adresses ont aussi été bloquées au cours des dernières années.
Réagissant à cette information, la LFP a indiqué avoir sollicité la justice pour « la mise en œuvre de mesures par plusieurs VPN (…), visant ce que ces intermédiaires professionnels mettent en œuvre des mesures propres à empêcher la violation de nos droits ». Elle ajoute que « ces demandes prennent la forme d’une demande auprès du juge qui permettra par la suite, si le président du tribunal judiciaire y fait droit, une actualisation sous l’égide de l’Arcom ».
Comme on peut le voir, les ayants droit et les diffuseurs des compétitions sportives françaises font feu de tout bois contre le piratage. Ils s’en sont d’abord pris aux services illégaux en obtenant leur blocage et leur déréférencement. Comme cela ne suffit pas, ils ont étendu leur offensive aux DNS alternatifs qui permettent de contourner les blocages. Le front s’étend désormais aux VPN.
Une stratégie vouée à l’échec ?
Reste à savoir si cela sera suffisant tant certains Français ont pris goût aux IPTV. En définitive, et comme nous l’expliquions récemment, une autre solution pour renforcer l’attrait des offres légales serait de faire baisser les prix des abonnements.
Comme l’expliquait Romain Quinat, directeur marketing de Nomios, en octobre dernier : « Il faut imaginer que les gens sont prêts à payer… pour de l’IPTV. Je pense qu’il faut juste que ce soit moins cher. Et pour moi, la meilleure façon de lutter, c’est que ce soit abordable. » Les faits lui ont largement donné raison depuis.