Une situation tendue se développe ce mercredi 3 janvier, avec une montée simultanée de l’anxiété et de l’anticipation. Une liste pourrait bientôt être dévoilée, révélant les noms de nombreux individus associés, de près ou de loin, au réseau de l’homme d’affaires américain Jeffrey Epstein.
Epstein, impliqué dans des affaires de crimes sexuels, s’est suicidé en prison en 2019. Des sources telles qu’ABC News et le Guardian suggèrent que cette révélation est imminente, possiblement dans les jours à venir.
Cette situation fait suite à une décision de la part d’une juge new-yorkaise de divulguer, début janvier, les identités de 180 personnes (incluant des victimes, des proches et des complices présumés) liées au réseau de trafic sexuel d’Epstein.
Ces noms figurent dans les documents d’un procès en diffamation opposant Ghislaine Maxwell, ancienne complice et maîtresse d’Epstein condamnée en 2022 à 20 ans de réclusion pour trafic sexuel de mineures, à une plaignante américaine, Virginia Giuffre.
Auparavant, ces noms restaient anonymes dans les documents judiciaires associés à l’affaire. Cependant, la divulgation peut désormais survenir à tout moment, la date limite pour contester cette divulgation étant le 1er janvier.
Selon une ordonnance datée du 18 décembre 2023, émise par une magistrate américaine, les identités devaient être « complètement » révélées au plus tard « 14 jours » après la date de ce document judiciaire.
La juge américaine Loretta Preska a justifié sa décision en affirmant qu’il n’y avait plus de base légale pour maintenir l’anonymat de ces individus. Elle a souligné que certaines de ces personnes étaient déjà identifiables suite à des interviews publiées ces dernières années, et que d’autres avaient déjà été mentionnées dans la presse.
Selon la juge, rendre publique cette liste permettrait de clarifier ou d’éliminer les noms encore anonymisés.
Bill Clinton dans l’embarras ?
Comme le note The Guardian, la liste comprend les noms de personnes déjà connues, comme celle des associés et employés de Jeffrey Epstein et Ghislaine Maxwell qui montaient à bord de leurs avions. Mais ce document contiendrait également les noms de victimes présumés du financier américain.
Des victimes qui étaient conduites dans plusieurs logements utilisés par Jeffrey Epstein, comme un manoir new-yorkais, une villa de Palm Beach, ou une île privée dans les îles Vierges britanniques.
La liste contiendrait également les noms de personnalité de premier plan, parmi lesquelles l’ancien président américain Bill Clinton, comme l’avançait ABC News dès le 31 décembre.
Le média évoque également le nom du Prince Andrew, frère du roi Charles III. Le fils d’Elizabeth II est déjà impliqué dans une affaire judiciaire liée à Jeffrey Epstein qui s’est conclue à l’amiable en 2022.
La relation entre Jeffrey Epstein et Bill Clinton étant déjà connue, cette révélation n’est pas vraiment une surprise, d’autant plus que les mentions du 42e président des États-Unis ne veulent pas forcément dire « que les documents scellés contiennent des preuves d’actes répréhensibles », comme le note ABC.
The Guardian reste également prudent sur les conséquences possibles de ces futures révélations. En effet, les fantasmes selon lequel la divulgation de cette liste conduirait automatiquement à des accusations criminelles sont « probablement exagérés » selon le média britannique.
La divulgation de cette liste pourrait provoquer un véritable séisme au sein des plus hautes sphères. C’est en 1998, sur les îles Vierges, que Jeffrey Epstein avait fait l’acquisition de son île, baptisée Little Saint-James.
Le milliardaire américain, était proche de nombreuses personnalités, à commencer par le prince Andrew, qui a toujours nié ses liens avec le réseau illégal de Jeffrey Epstein.
Accusé par Virginia Giuffre d’avoir abusé d’elle lorsqu’elle était mineure, dans le cadre du trafic sexuel de son ami, le prince Andrew avait trouvé un accord avec l’Américaine, en lui signant un très gros chèque.