Dans un entretien récent accordé à l’hebdomadaire Jeune Afrique, le président rwandais Paul Kagame a mis fin aux spéculations en révélant sa décision de briguer un nouveau mandat à la présidence du Rwanda.
Cette annonce arrive dans un contexte de tensions régionales accrues et d’évolutions géopolitiques significatives. Explorons les tenants et les aboutissants de cette révélation de premier plan.
Une Candidature Prévisible dans un Contexte Politique Tendu
Paul Kagame, un acteur politique de longue date sur la scène rwandaise, avait jusqu’à présent gardé le silence sur ses ambitions pour les prochaines élections prévues pour août 2024.
Toutefois, diverses indications, y compris des amendements constitutionnels permettant un troisième mandat et la potentialité de gouverner jusqu’en 2034, présageaient une volonté de maintien au pouvoir.
Relations Rwanda-RDC : Entre Accusations et Défense
Dans l’arène régionale, les relations entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo (RDC) sont tendues, avec des allégations portées par Kinshasa contre Kigali de soutien à la rébellion du M23 dans l’est de la RDC, une accusation que Kagame réfute vigoureusement.
Kagame pointe du doigt ce qu’il perçoit comme une focalisation disproportionnée des rapports de l’ONU sur les charges contre le Rwanda, négligeant ainsi d’examiner les facteurs sous-jacents du conflit en RDC, y compris la responsabilité des institutions congolaises et les actions de l’armée congolaise.
Répercussions Régionales et Internationales
Sur la scène internationale, Kagame a exprimé son point de vue sur des questions cruciales telles que les récents coups d’État en Afrique, les débats sur l’implication de l’Afrique dans le conflit en Ukraine et l’intégration de l’Union africaine dans le G20.
En ce qui concerne l’instabilité croissante marquée par une série de coups d’État sur le continent, Kagame voit cela comme le fruit d’une “accumulation de griefs sur plusieurs années”.
Il adopte une position neutre sur la guerre en Ukraine, tout en critiquant l’Occident pour son implication de l’Afrique dans ses problèmes géopolitiques.
Kagame accueille favorablement l’inclusion de l’Union africaine au G20, la considérant comme une étape positive qui était en discussion depuis longtemps.