Dakar, le 3 décembre 2025 – La tension est brutalement remontée ce mardi à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). De violents heurts ont opposé étudiants et forces de l’ordre dès le petit matin, alors même que les autorités venaient d’annoncer le début effectif du paiement des allocations étudiantes cette semaine.
La Direction des Bourses avait pourtant tenté d’apaiser les esprits lundi soir en communiquant sur le calendrier précis des versements : les allocations des mois d’octobre et novembre 2025, ainsi que le trousseau universitaire pour l’année académique 2025-2026, devaient être mis à disposition à compter du 2 décembre. Une annonce intervenue dans un contexte déjà très tendu, marqué par des affrontements récents qui avaient déjà fait plusieurs blessés sur le campus.
Mais cette mesure n’a pas suffi à calmer la colère des étudiants. Au cœur de leurs revendications : le paiement intégral des arriérés de l’année universitaire 2024-2025, ainsi qu’un rappel qu’ils chiffrent à 515 000 francs CFA par étudiant, notamment pour ceux des cycles supérieurs (master et doctorat).
Dès l’aube, des barrages ont été érigés à plusieurs endroits stratégiques du campus universitaire et aux abords des cités d’hébergement. Des pneus incendiés, des pierres et des barricades improvisées ont bloqué la circulation, provoquant rapidement l’intervention des forces de l’ordre.
Les affrontements se sont ensuite intensifiés tout au long de la matinée. Jets de pierres et de cocktails Molotov d’un côté, tirs de gaz lacrymogène et charges policières de l’autre : le campus s’est transformé en champ de bataille, particulièrement autour de l’avenue Cheikh Anta Diop, du pavillon A et des facultés des Lettres et des Sciences.
À l’heure où nous publions, aucun bilan officiel n’a été communiqué par les autorités ni par les organisations étudiantes, mais plusieurs témoins font état de nombreux blessés et d’arrestations. Les cours ont été suspendus dans la quasi-totalité des facultés et une partie des étudiants a été évacuée ou confinée dans les résidences universitaires.
Ce nouvel épisode de violence intervient alors que l’UCAD traverse depuis plusieurs mois une crise sociale profonde, marquée par des retards récurrents dans le paiement des bourses et des conditions de vie de plus en plus précaires pour les étudiants. Les organisations estudiantines, toutes tendances confondues, appellent à une mobilisation générale tant que le gouvernement n’aura pas répondu intégralement à leurs revendications.
Pour l’instant, le campus reste sous haute tension et les forces de l’ordre maintiennent un important dispositif autour de l’université. La situation reste évolutive.
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