Le 20 février marque un tournant historique pour la Côte d’Ivoire avec la rétrocession officielle du camp militaire de Port-Bouët par la France. Situé près d’Abidjan, ce camp, qui fut le plus grand de l’armée française en Afrique de l’Ouest, passe désormais sous commandement ivoirien. Toutefois, la coopération militaire entre la France et la Côte d’Ivoire demeure active, illustrant une transition stratégique et concertée.
Une transition progressive vers l’autonomie militaire
Jusqu’à récemment, environ 1 000 soldats français étaient stationnés sur les 236 hectares du camp de Port-Bouët. Désormais, les militaires français quittent progressivement les lieux, laissant place aux forces armées ivoiriennes. Les infrastructures ont été réaménagées aux couleurs de la Côte d’Ivoire et un premier bataillon de parachutistes ivoiriens a déjà pris possession des dortoirs laissés vacants. Cette transition marque une nouvelle étape dans le renforcement des capacités militaires ivoiriennes.
Un accompagnement stratégique de la France
Bien que le camp ne soit plus sous commandement français, une présence militaire française subsistera sous une forme différente. Plusieurs dizaines de soldats français resteront sur place pour assurer un rôle de soutien, dispensant des formations théoriques et pratiques aux forces ivoiriennes. Ce dispositif vise à renforcer l’expertise militaire locale tout en préservant une collaboration efficace entre les deux pays.
Une coopération militaire repensée
Contrairement aux récentes fermetures de bases militaires françaises au Mali, au Niger et au Tchad, la rétrocession du camp de Port-Bouët résulte d’une décision commune entre Paris et Abidjan. Cette transition maîtrisée illustre la volonté des deux nations de réajuster leur partenariat militaire sans pour autant y mettre un terme. La France et la Côte d’Ivoire continueront de coopérer dans le cadre d’accords stratégiques, axés sur la formation et le renforcement des capacités militaires.
Une nouvelle dynamique pour la défense ivoirienne
La rétrocession du camp militaire de Port-Bouët s’inscrit dans une volonté plus large de la Côte d’Ivoire de consolider son autonomie en matière de défense et de sécurité. En récupérant ce site stratégique, le pays renforce sa souveraineté militaire tout en continuant à bénéficier d’un accompagnement technique de la France. Ce modèle de transition pourrait servir d’exemple pour d’autres nations africaines souhaitant réajuster leurs relations militaires avec les anciennes puissances coloniales.
Cette évolution marque ainsi une nouvelle ère dans les relations franco-ivoiriennes, fondée sur une coopération équilibrée et mutuellement bénéfique. Avec cette passation, la Côte d’Ivoire prend un pas de plus vers une armée plus autonome et résiliente, tout en maintenant des liens solides avec la France sur le plan stratégique et opérationnel.