Un véritable coup de tonnerre a secoué Dakar ce mardi 24 juin 2025. Ndoumbé Sèye, plus connue sous son pseudonyme Barbishseye, a été condamnée à deux ans de prison, dont trois mois ferme, par le tribunal des flagrants délits de Dakar.
Cette commerçante de 26 ans, basée à Rufisque, s’était bâtie une réputation sur TikTok en promettant des transformations corporelles spectaculaires grâce à des produits « miracles ».
Mais derrière les crèmes amincissantes, huiles pour le corps et injections vantées pour augmenter le volume des fesses se cachaient des substances illégales et dangereuses, mettant en péril la santé de ses clientes.
Une Vidéo TikTok à l’Origine du Scandale
L’affaire a éclaté suite à une cyberpatrouille menée par la Division spéciale de cybercriminalité (DSC) de la police sénégalaise. Une vidéo publiée par Barbishseye sur TikTok, où elle faisait la promotion de produits comme Basevita Plus, des huiles bobaraba, des poudres ultimate et curves, ainsi que des injections de vitamines et de dexaméthasone, a attiré l’attention des autorités.
Cette publication, devenue virale, a conduit les enquêteurs jusqu’au quartier de Grand Mbao-SIPRES à Rufisque, où Ndoumbé Sèye a été interpellée le 16 juin 2025.
L’enquête a révélé un réseau d’approvisionnement douteux. Les produits étaient commandés auprès d’une fournisseuse basée à Abidjan, en Côte d’Ivoire, identifiée comme Mariam Diarra.
Malgré l’exploitation du téléphone de Barbishseye, qui contenait une liste détaillée des commandes passées, l’identité exacte de cette fournisseuse reste un mystère, aucune facture ni document officiel n’ayant été retrouvé.
Des Produits Saisis et une Mise en Danger de la Vie d’Autrui
Lors de l’arrestation, les autorités ont saisi un arsenal de produits : comprimés, injections de vitamine B12 et C, dexaméthasone (un corticostéroïde puissant), compléments alimentaires, extraits végétaux, et diverses huiles et poudres promettant des courbes généreuses.
Ces substances, vendues sans autorisation ni contrôle médical, ont conduit à l’inculpation de Ndoumbé Sèye pour exercice illégal de la pharmacie et mise en danger de la vie d’autrui.
En audience, Barbishseye a reconnu les faits, admettant avoir vendu ces produits sans disposer des qualifications nécessaires. Son smartphone, fouillé par les enquêteurs, a révélé l’ampleur de son commerce illégal, confirmant les transactions avec Mariam Diarra.
Cette dernière, toujours introuvable, semble être une pièce clé d’un réseau plus vaste opérant depuis la Côte d’Ivoire.
L’Envers Obscur des Réseaux Sociaux
Ce scandale met en lumière les dérives du « business de la beauté express » sur les réseaux sociaux. TikTok, avec son audience jeune et influençable, est devenu une plateforme privilégiée pour la promotion de produits cosmétiques douteux.
Des influenceurs comme Barbishseye exploitent les complexes physiques et les aspirations esthétiques pour écouler des substances non réglementées, souvent importées illégalement.
Cette affaire n’est pas un cas isolé au Sénégal. En février 2025, une autre TikTokeuse, Alima Sow, alias Alima Suppo, a comparu pour des faits similaires, écopant d’une réquisition de trois ans de prison ferme et d’une amende de 500 millions de FCFA pour la vente de produits cosmétiques illicites. Ces cas soulignent l’urgence d’une régulation accrue des ventes en ligne et d’une sensibilisation des consommateurs aux dangers de ces produits.