Si vous pensiez éviter les effets délétères du sucre en buvant des sodas « light », il se peut que vous perdiez tout de même au change, et pas qu’un peu. Selon une étude publiée dans Nature Food, menée par des chercheurs de Université du Michigan, ces boissons vous feraient perdre, en moyenne, 12 minutes d’espérance de vie “en bonne santé”.
Pourquoi ?
Pour que ces sodas restent tout de même appétents, malgré le fait qu’ils ne contiennent pas de vrai sucre (saccharose), les industriels y ajoutent des édulcorants artificiels. Conçus pour tromper nos papilles, ces faux sucres dupent notre cerveau, mais peuvent provoquer de graves troubles métaboliques et certains sont soupçonnés d’effets cancérigènes à long terme.
Zéro sucre, zéro promesse tenue ?
Les sodas sans sucre ont commencé à émerger aux États-Unis dans les années 1960 avec le Diet Pepsi®, même si leur essor commercial a été bien plus tardif, dans les années 1980 avec le Coca?Cola Light (Diet Coke)®. Promus comme l’alternative idéale pour la ligne et la santé, ces produits ont rapidement conquis le marché et séduit les consommateurs. Aujourd’hui chaque marque de soda a son équivalent sans sucre, moins calorique, et supposément censé provoquer moins de dégâts sur la santé.
Mais un argument marketing avant tout, car selon cette étude menée par Olivier Jolliet, ces boissons ultra-transformées ne sont pas sans danger. Dans leur protocole de recherche, les chercheurs ont évalué plus de 5 800 aliments selon leurs apports caloriques, leurs nutriments et leurs additifs, puis estimé leur impact sur l’espérance de vie. À partir de ces variables, ils ont développé un modèle baptisé Health Nutritional Index (HENI), capable d’estimer le « coût en minutes de vie saine » pour chaque produit consommé. Les sodas sans sucre se sont distingués de la mauvaise manière, non pas par leur valeur calorique (quasiment nulle), mais en raison de la composition moléculaire des édulcorants qu’ils contiennent.
Les sodas sans sucre, malgré leur image de boisson allégée, ont été pénalisés dans ce modèle compte tenu des effets secondaires de leurs édulcorants principaux : l’Aspartame et le Sucralose. Ces molécules altèrent la composition du microbiote intestinal et interfèrent avec les flux hormonaux régissant les taux de glycémie dans l’organisme. Ces déséquilibres, lorsqu’ils deviennent chroniques, favorisent le développement de pathologies métaboliques, cardiovasculaires et inflammatoires. C’est ce double effet — à la fois sur le système digestif et sur le système hormonal — qui a mené à l’estimation de la perte moyenne de douze minutes d’espérance de vie saine pour chaque canette consommée.
Des expériences conduites sur des animaux de laboratoire ont montré qu’une exposition prolongée à de grandes quantités d’aspartame pouvait favoriser l’apparition de tumeurs. Les données disponibles ne permettent cependant pas d’affirmer qu’il en va de même chez l’homme.
Pris isolément, ce chiffre des « douze minutes » n’a qu’une valeur indicative, qui ne prouve pas à elle seule qu’une canette de soda écourte forcément l’espérance de vie. Il s’agit d’une estimation statistique, conçue pour illustrer le poids des habitudes alimentaires à l’échelle d’une population. L’aspect plus intéressant à retenir ici, c’est l’effet cumulatif de ces molécules de substitution qui finit par imposer à nos organismes une adaptation métabolique permanente, qui finit par lui être toxique. De là à alléguer qu’il faudrait davantage se tourner vers les versions classiques sucrées, ce serait un raisonnement trompeur. Celles-ci alimentent une surcharge calorique dont notre corps n’a pas besoin, provoquée par le sucre, lui-même vecteur d’inflammations chroniques et de vieillissement cellulaire. En boire occasionnellement n’est pas dramatique, mais comme l’écrivait Paracelse, « tout est poison, rien n’est poison : c’est la dose qui fait le poison » : il est donc préférable de ne pas intégrer ces boissons à votre alimentation quotidienne.
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