Une enquête détaillée, publiée ce vendredi 21 février par Mediapart, met en lumière des accusations graves contre le réalisateur des séries La Cage et Validé, Franck Gastambide. Six femmes racontent avoir subi des violences sexuelles, physiques ou psychologiques, ainsi que du harcèlement, parfois pendant plusieurs années. Face à ces témoignages, Gastambide admet avoir fait des « erreurs », tout en disant qu’il n’a pas le profil d’un agresseur.
Sur les six femmes interrogées, cinq ont préféré rester anonymes. Seule l’actrice Marion Seclin a accepté de donner son nom. Elle explique avoir vécu des violences sexuelles sur le tournage de Débarquement en 2013. Selon elle, Gastambide aurait eu des gestes déplacés, comme des attouchements ou un baiser imposé, en plus de remarques sexistes. Plusieurs personnes présentes à l’époque confirment ces faits à Mediapart.
Deux autres femmes, croisées dans un cadre professionnel, décrivent aussi des comportements inappropriés. L’une raconte qu’il se serait frotté contre elle lors d’une soirée. L’autre dit avoir reçu des messages insistants à caractère sexuel pendant des semaines, alors qu’il avait une autorité sur elle au travail. Interrogé, Gastambide dit ne pas se souvenir de tout, nie certains faits ou reconnaît avoir peut-être mal agi en tentant de « séduire ».
L’enquête évoque également trois ex-compagnes de l’acteur, appelées Chloé, Julia et Caroline (des pseudonymes). Elles parlent de relations longues et difficiles entre 2010 et 2021. Chloé raconte des disputes violentes où Gastambide l’aurait enfermée chez lui pour « discuter ». Elle mentionne aussi qu’il serait venu chez elle sans prévenir ou aurait harcelé une proche. Gastambide, lui, minimise.
Julia, qui l’a connu en 2010, dit avoir peur de lui encore aujourd’hui. Elle parle de violences physiques, comme un jour où il lui aurait roulé sur le pied avec sa voiture pour l’empêcher de partir. Il se défend en disant qu’il voulait juste la calmer, sans intention de lui faire mal. Elle ajoute qu’il aurait filmé une vidéo intime sans son accord et l’aurait montrée à d’autres, ce qu’un témoin confirme, mais lui nie totalement. Gastambide affirme au contraire que ce sont elles qui l’auraient harcelé ou violenté, par jalousie de sa réussite.
Caroline, qui a été en couple avec lui avant sa célébrité, décrit une relation où il la contrôlait : ses amis, ses vêtements, ses projets. Gastambide répond qu’il lui suggérait juste des tenues qu’il aimait. Elle parle d’un homme humiliant et dominateur.
Aucune de ces femmes n’a porté plainte, et Gastambide non plus, malgré les violences qu’il dit avoir subies de leur part. Dans une réponse à Mediapart, il se défend en disant avoir travaillé avec des centaines de femmes sans problème. Il reconnaît des blagues maladroites ou des erreurs, mais insiste : il n’est pas un danger. Il décrit aussi des relations amoureuses compliquées où il aurait été victime de coups ou d’insultes, sans jamais riposter.
Le 21 février, sur Instagram, Gastambide a réagi à l’enquête. Il reproche à Mediapart d’avoir déformé la vérité pour faire un article à sensation sur une personnalité comme lui.